27 janvier 2021 : Vendée Globe, la régate finale
Vivre une expérience comme celle de l’arrivée du Vendée Globe, particulièrement serrée cette année, bouscule à bien des égards.
Tout d’abord par le caractère collectif de la façon dont est vécu l’événement à bord: peu d’écrans sans proposer la fenêtre “du Vendée” à courte distance d’un clic. Du bar à la passerelle, du PC scientifique aux laboratoires, les débats sur les bords à tirer et les milles à courir sont légions.
Le second constat est que nous sommes loin. Loin des images en boucle à grand renforts de drones et hélico, loin des commentaires sportifs en boucle aussi (souvent), loin des interviews précipitées qui assaillent la solitude et les premiers désirs des marins épuisés. Sur nos écrans, les voiliers avancent par petits sauts au rythme des mises à jour, puis n’avancent plus, lachés par un réseau bégayant. D’ailleurs, ce coquin de Dalin a profité d’un lâchage un peu long pour franchir la ligne! Puis nous apprenons l’accrochage d’Herrmann avec retard. Mais nous dégustons cette lenteur aussi, ce recul face au stress de l’immédiat, au buzz de l’événement. Recul de lointains privilégiés.
Et nous sommes proches aussi. Proches car nous naviguons dans les eaux froides et ventées des quarantièmes rugissants, avec une pensée particulièrement solidaire pour ces marins au long cours, qui naviguaient il y a peu dans les mêmes eaux et sur des esquifs qui devaient sembler bien frêles sous les dépressions du grand sud…chapeau.