12 février 2021 : Ça roule, ça tangue, ça swing !
La mesure de l’attitude si bien décrite par Frédéric en atteste : il y a des vagues sur l’océan et heureusement pour nous, le Marion les épouse. Aujourd’hui, une belle houle de 5-6 m crêtée de blanc arrive de l’arrière tribord, qui se soulève et redescend dans un surf balancé.
A l’intérieur, une autre aventure. Le navire roule d’un bord sur l’autre (ou tangue si le mouvement est d’avant en arrière), rendant l’espace intérieur très instable. La démarche devient flottante dans les coursives, jusqu’à se cogner d’une paroi à l’autre, la seule source d’ivresse ayant pour nom « roulis ». Croiser l’autre demande un ajustement, surtout quand il est britannique car il se serre naturellement à gauche. Avancer droit requiert une posture diagonale, diagonale qui s’inverse tel un métronome lorsque le roulis change de bord. Traverser un local peut être soudain précipité…ou devenir ardu. Les objets volent dans le PC scientifique, gare aux tasses, bottes ou casques mal accrochés…voire souris volantes. Certes, avec le retour de roulis, tout revient (ce qui permet de les récupérer au vol) mais non sans un certain fracas. Fracas voire tintamarre dans l’office quand les plateaux se mutent en cymbales. Un moment d’inattention et la chaise (et son passager) partent à leur tour à l’aventure : on a vite fait de s’inviter à la table des voisins, et même de façon plus ou moins acrobatique sur leurs genoux…devant une soupe qui a quitté son assiette.
Moment ultra critique d’instabilité, la douche. Une règle d’or sur un bateau est « une main pour toi, une pour le bateau » et …la 3ème main du shampoing ? Le rideau balance, l’eau déborde dans la salle de bain, la glissade n’est jamais loin. Ne parlons pas de l’acrobatique opération d’habillage qui s’ensuit.
Tout ceci requiert de mobiliser adresse et musculature (de compensation) peu ordinaire. A propos de muscles, pousser une porte (qui sont très lourdes) peut devenir athlétique, monter un escalier se transformer en ascension, le descendre en instant de vertige…et ne parlons pas de la balle de baby-foot qui n’en fait qu’à sa tête, fallacieux prétexte de palabre pour les mauvais joueurs !
Et pendant ce temps, le Marion épouse la houle…