8 mars 2021, Retour au Poste 8
A 9h20 ce matin, entrée magistrale du Marion-Dufresne dans le Port Ouest du Port de La Réunion. Manœuvre un peu délicate ni l’entrée, ni la darse ne sont bien larges. Lentement, le quai se rapproche, soudain la touline jaillit de l’arrière, puis de l’avant, suivie des amarres. Tribord à quai, de nouveau reliés à la terre, la boucle est bouclée. De la passerelle supérieure à la coursive tribord, un courant d’émotions, des embrassades, les dernières avant de retrouver masques et la (trop) célèbre distanciation…et sans oublier de se faire tester COVID car expliquer à Air France (vol 671 du soir) qu’on est COVID-free parce que 2 mois en mer risque de ne pas convaincre…
Pas le temps de s’attendrir cependant : il s’agit de débarquer 28 T de matériel dans des conteneurs bourrés à craquer ; de veiller au débarquement des déchets chimiques, au rapatriement des dangereux, à celui des échantillons biologiques à -20°C et -80°C, au matériel emprunté à retourner en Allemagne, Canada, Afrique du Sud… En tout 18 destinations différentes avec leur lot individuel de complexité. Et tout cela en quelques heures car une méchante dépression tropicale a retardé de 24 h notre entrée au port (prévue le 7 donc), et réduit d’autant la démobilisation. Le ballet des grues et camions fut donc intense, Hélène, Martin, François et l’équipage courant d’un pont à l’autre talkie en main pendant que Catherine récupérait les derniers détails manquant auprès des présents pour avoir toutes les informations nécessaires pour avancer sur le rapport. La perle de cette « demob express » : un livreur d’une célèbre entreprise de transport nous appelle pour nous dire qu’il venait récupérer 2 colis auprès de Marion Dufresne. Introuvable sur le quai, il se trouvait en fait sur la commune du Port en Ariège… Nous avons dû donc trouver une autre solution pour que ces deux glacières remplies d’échantillons retournent aux Etats-Unis, à 1h de notre départ…
A 18h, labos et cabines vides, PC nettoyé, sacs et valises bouclés, attente un peu fébrile du résultat du test. Puis le bus sur le quai, la descente de la coupée, l’attestation de débarquement à signer, c’est fini. Larmes et embrassades. Promesses de se revoir bien vite. Autoroute pour l’aéroport pour les uns, objectif lagon pour quelques jours de décompression. Pour nos 5 collègues en attente d’un vol retour, le bonheur d’un pot sur le quai partagé avec l’équipage, qui aura pu enfin trinquer la « dodo » bien méritée après deux mois sans.
Que dire de plus si ce n’est un immense merci à toutes et tous. Ces deux mois avec vous furent magiques, intenses, et d’une grande richesse scientifique et humaine !
Les cheffes, pour la dernière fois !
Auteures: Catherine Jeandel (CNRS, LEGOS, Toulouse) et Hélène Planquette (CNRS, LEMAR, Brest).