23 février 2021 : Nuit d’aurores
Cette nuit, le quart est assez calme. En transit dans le secteur le plus sud de la section, on se dirige vers la station 57 (56°24 S – 78°23 E). Je (Catherine) remplis le logbook, dans une douce routine nocturne. Vers 2 h, Manu arrive au PC. « Vous avez vu comme la nuit est claire ? C’est un temps à aurores australes ». Il ne croit pas si bien (pré)dire ! A peine dix minutes plus tard, Christophe déboule à son tour « des aurores, des aurores ! ».
La tranquillité du bord s’est soudain trouvée bouleversée. Bonnets, vestes, gants vite enfilés, tout ce qui ne dort pas à bord se retrouve dehors dans le vent froid. Très vite suivis par ceux et celles qui s’arrachent de leur bannette, radio-coursive ayant rarement été aussi efficace. Pour ma part (Hélène), je suis réveillée à trois reprises en l’espace d’une minute : « eh, il y a des aurores australes », je m’extirpe de ma bannette, et je marche, vite, très vite, encore plus vite, dehors. Incroyable mais vrai. Pendant deux heures, les volutes blanches, vertes, aux liserés légèrement rouges naissent, volent, s’intensifient, s’évanouissent. Voir danser le ciel est particulièrement euphorisant. Sur la passerelle supérieure, sur la DZ hélico, dans les coursives des cris de joie, des étreintes, des embrassades. Nous sommes tous excités comme des gosses, heureux, pour la plupart d’entre nous ce sont nos premières aurores. Émerveillement, émotions, sensations. Les photos ne rendent rien, ou du moins pas grand-chose… tant pis, la prunelle n’est pas près d’oublier !
Auteures: Catherine Jeandel (CNRS, LEGOS, Toulouse) et Hélène Planquette (CNRS, LEMAR, Brest).